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SECTION II
BOUDDHISME TIBÉTAIN

CHAPITRE VII


relation historique de l’introduction du bouddhisme au tibet

Première religion des Tibétains. — Introduction des dogmes bouddhistes dans le Tibet oriental. — Ère du roi Srongtsan Gampo et du roi Thisrong de Tsan. — Réformes du Lama Tsonkhapa. — Propagation du bouddhisme en Chine, à Ladak et dans l’Himalaya oriental.

Avant la propagation des doctrines bouddhistes dans le Tibet, la religion des habitants de ce pays était probablement une sorte de culte peu différent de ceux qui dominent parmi les peuplades grossières, c’est-à-dire un système mélangé d’idolâtrie et de sorcellerie, gouverné par des prêtres jouissant d’une grande réputation et d’une extrême puissance par suite de leurs prétendus entretiens avec les dieux et de leur connaissance supposée des moyens propres à obtenir la faveur et l’assistance divine. La première tentative des bouddhistes pour étendre leurs croyances au Tibet a sans doute rencontré une résistance générale de la part du clergé et du peuple. Celui-ci, en effet, devait trouver moins pénible de payer une caste cléricale pour obtenir une prospérité matérielle que de chercher le salut et l’éternel bonheur dans la réincarnation future et l’affranchissement final de la métempsycose par une discipline sévère et une méditation profonde. Afin d’atteindre le succès et d’imposer plus vite aux tribus qu’ils voulaient convertir à la nouvelle religion, les premiers missionnaires du bouddhisme dans le Tibet ont dû probablement s’attribuer des qualités surnaturelles et céder, sur les points de discipline les moins importants, à quelques-unes des idées