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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/15

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Nous descendîmes le fleuve Woosung et entrâmes bientôt dans l’immense rivière Yung-tse-kiang, dont les eaux troubles et couleur d’argile teignent la mer sur une distance de quarante-trois lieues de son embouchure, et c’est pour cela que cette mer porte le nom d’Hevanghaï (mer jaune). Le pyroscaphe était mauvais,nous mîmes trois heures pour arriver à la mer, et malgré le vent favorable, ce ne fut que le troisième jour que nous doublâmes le promontoire de Shantung, et entrâmes dans le golfe de Pechili.

Le 23 avril, nous fîmes échelle à Chee-fou et je profitai de cette occasion pour faire la connaissance du fameux polyglotte anglais Robert Thomas, dont j’avais beaucoup entendu parler à Canton et à Shangaï. Outre sa langue maternelle, il parle très-bien les langues russe, suédoise, allemande, française, espagnole, portugaise, italienne, japonaise et chinoise. Ayant embrassé la carrière ecclésiastique, il fut envoyé comme missionnaire en Chine par le gouvernement anglais, qui croyait que par son talent extraordinaire pour les langues, il parviendrai