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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/26

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du riz, à la main, — vint me réveiller. Il s’était levé à quatre heures et avait réussi à acheter du thé et du riz et à préparer mon déjeuner. C’était de mauvais thé vert dont ne voudrait pas le dernier de nos ouvriers en Europe ; en outre il fallut le boire sans lait ni sucre, parce que les Chinois, ne faisant jamais usage de ces articles de luxe du goût européen, l’on est dans l’impossibilité de s’en procurer. Le riz était jaune, mauvais et sans sel, parce que Atshon n’en avait pas acheté, croyant en trouver chez les bons prêtres ; mais ceux-ci prétendaient ne pas en avoir. Envoyer chercher du sel aurait occasionné un nouveau délai d’un quart d’heure et ma faim ne me permettait point de m’y soumettre ; je me mis donc courageusement à déjeuner. Atshon m’avait bien apporté les deux baguettes dont se servent les Chinois au lieu de couteaux et de fourchettes, mais ne sachant pas manœuvrer ces baguettes, je me mis à manger avec mes doigts à l’instar des Arabes. Bien que je n’aie jamais eu un aussi misérable déjeûner, mon appétit me le fit paraître des plus délicats.