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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/38

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liers de piastres avec un imperturbable sang-froid, mais on voit aussi une multitude de petites banques de jeu de différentes espèces en plein air, et une foule d’hommes autour de chacune d’elles.

Un nombre immense de cuisiniers ambulants parcourent les rues ayant sur l’épaule, d’un côté une cuisine portative, de l’autre un panier avec des gâteaux de riz chauds, cuits à l’huile ; comme étrange épitôme d’un établissement culinaire, ils tiennent toujours à la main un cylindre de bambou contenant un certain nombre de baguettes, dont chacune porte quelques caractères chinois. Par le bruit qu’ils font en secouant cette espèce de carquois ils attirent l’attention des passants ; les amateurs de gâteaux risquent un enjeu de quelques pièces de « kash », retirent une baguette du cylindre et, selon les hiéroglyphes qui s’y trouvent, ils gagnent un repas de deux ou trois gâteaux, ou perdent leur enjeu. La manie du jeu est telle que le pauvre ouvrier est toujours prêt à risquer de payer le double ou le quadruple du prix de sa nourriture pour avoir