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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/44

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En effet, il est bien triste et bien pénible de voir que la présente race, dégénérée et avilie, laisse tomber en ruines ces monuments grandioses dont la construction a coûté des milliards, et pourtant deux ouvriers attachés constamment à chaque temple auraient suffi pour les tenir en ordre et pour les conserver à une postérité lointaine. Je crois que pour démontrer l’état d’imbécillité et de démoralisation des monarques chinois et de leurs peuples, on n’a besoin d’aucune autre preuve que cette incurie profonde laissant tomber en ruines les sanctuaires de leurs dieux, ces vastes monuments de leurs glorieux ancêtres.

Je parvins enfin à la ville chinoise où m’appelait le théâtre ; il y en avait trois dans la même rue ; deux étaient combles ; je trouvai place dans la galerie du troisième. Deux dragons aux gueules béantes étaient peints sur la grande porte d’entrée. La salle de spectacle est d’une construction bien différente de celle des théâtres en Europe. Au fond de la salle, est la scène sur une plate-forme de huit mètres carrés, sans rideau ni décoration. Les bancs des spectateurs, au lieu