sans en vouloir accepter aucune rémunération. Je n’avais pas encore rencontré en Chine un si bel exemple de générosité. Aussi dois-je dire que les habitants de cette ville sont signalés pour leur amabilité, quoique leur curiosité l’emporte sur celle des autres Chinois. Ces montagnards paraissent être à leur aise et, chose étrange, on ne voit pas un seul mendiant dans toute la ville. Celle-ci semble mériter sa réputation d’être la plus propre de la Chine ; aussi les vêtements des habitants, quoique d’étoffe ordinaire, ne manquent pas d’une certaine élégance, grâce à leur propreté. Comme partout ailleurs en Chine, les femmes ne semblent être coquettes qu’à l’égard de leurs petits pieds mutilés. La corruption des mœurs n’a pas encore atteint ces montagnards, et hommes, femmes et enfants, tous sont forts et robustes et leurs joues couleur de rose témoignent à la fois de la salubrité du climat et de l’abstinence d’opium. La passion pour ce poison est générale dans les provinces du sud et on n’y voit que des visages livides, privés de toute expression ; mais elle diminue au fur et à me-
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