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Page:Schliemann - La Chine et le Japon au temps présent.djvu/66

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quitter cette région inhospitalière. Je descendis la sixième et la cinquième grande pente à reculons en m’appuyant sur les mains et pris ensuite un étroit sentier qui me mena par de nombreux méandres au bas de la montagne ; en plusieurs endroits il était tellement escarpé que je devais me coucher sur le ventre, et me laisser glisser ; néanmoins j’ai trouvé le moyen de remporter non-seulement ma longue vue, mais encore une grosse brique de 67 centimètres de long, en me liant les deux objets sur le dos.

Arrivé en bas, je remis la longue vue dans ma ceinture et pris la brique sous le bras ; mais à peine entrai-je en ville que je fus de nouveau entouré d’une foule d’hommes, de femmes et de gamins, lesquels, en me montrant du doigt la brique, faisaient suffisamment connaître par leurs exclamations combien ils me croyaient fou de me soumettre à la peine de porter une misérable pierre d’un poids de 50 livres. Je prononçai le mot « shuaiat » (eau), en exprimant par des signes que je mourais de soif ; on se hâta de m’apporter de l’eau froide dans un panier