Page:Schoebel - Étude sur le rituel du respect social dans l’état brahmanique.djvu/25

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vre 8e, ch. 2, r. 82, 83, citant (स्मरन्) comme il suit la prolongation accentuée de la voyelle finale dans une formule de salut (वाक्यस्य टेःप्लुतःउदात्तः) Dans le (cas de) salut rendu (lorsqu’il ne s’agit) pas de Çûdra (प्रत्यभिवादेऽशूद्रे), il y a prolongement स्कुटम् (de la dernière voyelle du nom).

C’est le scoliaste Vâmana qui explique ainsi Pânini, assurant que cette règle (वृत्ति) est établie, afin qu’il y ait prolongement de la voyelle même pour un mot terminé par une consonne (व्यञ्जनान्त स्वैव). Ainsi, étant donné le nom d’Indravarman, le pluta ou prolongement portera sur le a pénultième, ce qu’on exprimerait par l’écriture comme il suit : आयुष्मानेधीन्द्रवमा 3 न् sois doué de longue vie, ô Indravamân !

Cependant le prolongement de la voyelle finale a-t-il lieu aussi quand c’est un Kshatriya et un Vaîçya qui se saluent ? Grave question, que le commentateur résout négativement. Il paraît même que le prolongement n’est jamais nécessaire pour les noms des Kshatriyas et des Vaîçyas[1]. Quant au Çûdra et à la femme, il est formellement interdit, et cela en vertu de l’autorité des textes de Pânini et de Kâtyâyana.

Kullûka termine ce paragraphe, en donnant sur les doigts à Gôvindarâdja et à Dharanîdhara, pour avoir mal expliqué le texte de Manu, et son mécontentement opère un tel mouvement dans sa pensée qu’elle se dégage en deux phrases, qui peuvent passer pour des périodes. Nous les traduisons pour la rareté du fait, et le voici : « … Gôvindarâdja, après avoir établi antérieurement que çarma est nécessairement le second mot du nom d’un brâhmane,

  1. Voy. Böhtlingk, Loc. cit. p. 49.