gebrochen ; on en a eu, ce que j’ignorais, l’idée avant nous. Ce qui est positif, c’est que les Gitanos, que la langue qu’ils parlent fait connaître des l’abord comme venant de l’Inde, pays qui se révèle d’ailleurs dans le nom de Sinte par lequel ils se désignent eux-mêmes, professent des croyances similaires à celles des buddhistes dégénérés de l’Asie, une sorte de chamanisme que caractérise le culte des esprits de l’air, des démons terrestres, de la magie noire et dé la sorcellerie. Une femme de cette tribu errante et fugitive (1), requise en justice pour rendre témoignage dans une affaire de vol de volailles, ne voulut point prêter serment, mais élevant ses mains vers une fenêtre ouverte, elle fit entendre avec des gestes particuliers une sorte d’incantation dont le sujet, comme on put le comprendre, était l’esprit de l’air, un démon, dévia} que connaissent aussi dans.leurs formules magiques les Tibétains, l’appelant nodchin. C’est le chin des Taosse.
Un texte des Cuneiform Inscriptions of Western Asia, traduit par M. Oppert (2), nous montre les mêmes croyances chez les Sumériens , alias Accadiens, dont descendaient probablement les rois anariens précités connus sous le nom perse des Arsacides, qui portaient l’astre nocturne sur leur tiare. Habitants de la Babylonie, les Accadiens, les ancêtres des Chaldéens pour sûr, ont dû connaître le culte du soleil ; néanmoins ce qui prévaut dans leurs croyances ce sont les esprits vagabonds de l’air et de la terre, car ce sont ces esprits qu’ils invoqueut pour être délivrés des maux de l’existence et pour s’assurer la paix et le repos. L’air se présente à souhait pour parer à tout ; il est la source de la conception du Nirvana qui se l’approprie et l’accommode à ses vues avec les raffinements de l’idéisme physique le plus subtil, mais qui, une fois déchu de sa profondeur vertigineuse, y revient au galop. De l’observation que tout s’absorbe dans l’air, on conclua que l’existence formelle et destructive dispa-
(1) Cf. Genèse, IV, 12. « (Caïn) tu seras agité et fugitif sur la terre. »
(2) Dans le Journal asiatique, janvier 1873.