peut devenir un buddha en conservant son sexe, elle peut du moins, tout comme le buddha, mériter le nirvâna après s’être transformée en homme[1]. Quant aux brahmanistes, ils n’hésitent pas à ériger des sanctuaires à des femmes. Draupadi, par exemple, la femme des Pandavas, en a un à Sandirapadi, près Trankebar[2].
En effet, « partout où les femmes sont honorées, pûjyante, les divinités sont satisfaites ; mais lorsqu’on ne les honore pas, tous les actes pieux sont stériles, aphalâh[3] ».
Il est donc faux de dire que c’est le christianisme qui a enseigné au monde le respect de la femme. Le vrai est, au contraire, que saint Paul, en disant que « l’homme n’a point été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme[4] », a ouvert la porte à tous les abus dont la société chrétienne n’a jamais cessé de se rendre coupable envers la femme[5]. Si la chose n’est pas allée au pire,
- ↑ V. les analyses d’ouvr. bouddh., par Csoma de Körös, dans le XXe vol. des Asiatic Researches.
- ↑ Graul, Reise in Ostindien, II, 26.
- ↑ Mânavadharmaçâstram, III, 56 ; cf. 58. Celui qui tient à connaître la pensée des peuples les plus divers sur la femme trouvera à se satisfaire en parcourant la Polyglotte der Orientalischen Poésie compilée par Jolowicz. Leipzig, 1853.
- ↑ I Corinth., XI, 9.
- ↑ Jusqu’à la boucler « à la Bergamasque. » (Rabelais, Pant., III, 35.) Les ceintures de chasteté furent une invention de la catholique Italie. On sait qu’on les inventa à Padoue. Mais dans la « très-chrétienne » France aussi on en usa, et même la tradition ne s’en est pas perdue dans ce pays « chevaleresque. » On lit en effet (le 14 octobre 1875) dans un journal très-répandu le prospectus d’un industriel d’Aveyron annonçant la vente, au prix de 120 fr. et au-dessus, d’appareils « gardiens de la fidélité de la femme, » avec armure et serrure.