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suivant le principe posé par l’apôtre, il faut en rendre grâce à l’excellente nature de notre race. C’est encore à cette disposition naturellement pleine de respect pour la femme qu’on doit les manifestations qui se font jour en faveur de l’égalité légale des deux sexes, égalité que le génie de la langue germanique a d’ailleurs, on peut le dire, consacrée à l’avance en créant des termes tels que woman et syman[1], comme qui dirait maître de compte à demi avec l’homme. On raconte que des armées, qui déjà pliaient et lâchaient pied, ont été ralliées par les femmes, a feminis restitutæ[2].


CHAPITRE X


Maintenant, pour reprendre le fil interrompu de ce qui fait ici le sujet de notre argumentation, citons comme un exemple du penchant irrésistible de chercher dans les parties sexuelles un motif d’exaltation personnelle les agissements de ces singuliers sectaires qu’on appelle Skoptsy. On sait, par un célèbre procès qu’on leur a intenté en 1871, que « les blanches colombes, belié golouby », comme ils se nomment eux-mêmes, parviennent, selon ce qu’ils croient, à l’état de purs esprits, à l’état même de Dieu, en s’émasculant, en retranchant de leur corps l’organe qui a motivé l’oracle menteur de l’eritis

  1. Sy will in dem hause syman sein. (Poème du XVIe siècle. V. Bibl. des litter. Vereins in Stuttgart, XIX, no 4, p. 29.)
  2. Tacite, Germ., VIII.