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d’hui ? Car une telle question est déraisonnable. Une génération passe, une génération vient, mais la terre demeure la même. Le soleil se lève et se couche, et reparaît aux lieux d’où il est parti. Le vent souffle vers le midi et retourne vers le nord ; et, après mille circuits, κυκλοῖ κυκλῶν, il revient aux lieux qu’il avait parcourus. Qu’est-ce qui a été ? Ce qui sera. Qu’est-ce qui a été fait ? Ce qui sera fait. Nul ne peut dire : Voilà une chose nouvelle ; car déjà elle a été dans les siècles écoulés avant nous. Rien de nouveau sous le soleil : καὶ οὐκ ἔστι πᾶν πρόσφατον ὑπὸ τὸν ἥλιον »[1].

Certes, on ne saurait plus fortement humilier l’orgueil de nos rêves démiurgiques. Malheureusement cet orgueil est trop vieux pour profiter de la leçon. « Tout vient trop tard. »

  1. Ecclesiaste, I, 4 sqq., vii, 11.