du paradis un élément assyrien important, celui des Kirubu ou chérubs[1] ; je dis il paraît certain, jusqu’à nouvel ordre, que la légende de la chute est d’origine égyptienne ; mais cela ne nous fait pas sortir du domaine de notre race. L’Égypte appartient encore au domaine sémitique, ou si l’on veut prosémitique ; l’illustre Benfey l’a démontré il y a plus de trente ans. Nous rencontrons en effet, à l’origine de l’histoire de l’Égypte, les noms de Ména « celui qui résiste » et de Schesch, la « blanche[2] », noms qui donnent à penser, comme ceux de Manu « le pensant[3] » et d’Ilâ « l’autel », et Moïse, qui était savant dans la science hiératique[4], a pu s’instruire aux archives de quelque temple du pays qui l’a vu naître. Or, dans le récit mosaïque, le phallus existe ; il y est sous la forme qu’on lui attribuait si souvent, sous celle du serpent[5] ; il y est aussi sous celle de l’arbre.
D’autres symboles, équivalents aux précédents, étaient la fève et l’amande[6]. Mais ils ne sont pas arrivés à la popularité. La fève a toujours paru impure, μὴ καθαρὸν εἶναι, et les hallucinations d’Anne-Catherine Emmerich, qui vit
- ↑ C’est une identification qu’on doit, je crois, à la perspicacité de F. Lenormant.
- ↑ Dont le nom se lit pour la première fois sur le Papyros Ebers, qui a 3400 ans d’âge, et date de la XVIIIe dynastie. V. cet ouvrage, édité avec une rare perfection typographique, à Leipzig, 1875, vol. I, p. 36.
- ↑ L’homme est un roseau pensant, a dit Pascal ; il résiste en pensant, et voilà la connexion de ces deux noms.
- ↑ Et eruditus est Moyse omni sapientia Ægyptiorum. (Act., VII, 22.)
- ↑ V. O. Jahn, dans Hermès, d’Em. Hübner, III, 323 sqq. Welcker, Griech. Goett., II, 600.
- ↑ Pausanias, VII, 17 ; VIII, 15.