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Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/19

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conseil de guerre, et sous le coup d’une accusation capitale, dénoncer comme son complice un mulâtre hostile aux prétentions des grands propriétaires. Je le répète, c’est sur le seul témoignage de cet homme, heureux d’échapper au sort de Sixième par les travaux forcés, que ce mulâtre, M. Alphonse Augustin, a été condamné à mort ! Je n’ai pas à discuter ce jugement : il appartient à l’histoire coloniale, comme ceux rendus à la Martinique, en 1824, en 1831, en 1834 ; mais le fait que je signale, et qui résulte du compte-rendu publié par la Gazette elle-même, aurait dû, ce me semble, empêcher ce journal d’accepter la solidarité des calomnies de son rédacteur d’outre-mer.

« Celui-ci, au reste, n’est pas heureux dans ses commentaires. Il prétend que les mulâtres espèrent « s’ériger en dominateurs : que l’œuvre d’une bonne administration coloniale doit donc tendre exclusivement à détruire, par l’énergie de ses actes, les illusions qu’ils se plaisent à entretenir ; » et précisément le dernier packet nous apporte un exemple qui montre quels sont ceux qui veulent s’ériger en dominateurs dans ces malheureux pays.

« En effet, un sieur X…, habitant propriétaire, est en ce moment poursuivi pour avoir fait mettre aux fers, chez lui, une pauvre femme