Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

systématiquement dirigées et répétées contre toute une classe d’hommes, elle oppose victorieusement son passé et en appelle aux témoignages d’hommes honorables et consciencieux, des fonctionnaires intègres et impartiaux qui ont administré la Guadeloupe, en un mot, à MM. le gouverneur Layrle, le commissaire général Gatine et le procureur général Bayle-Mouillard.

« Il importe, MM. les représentants, que la France sache et soit bien persuadée que c’est en haine de l’égalité que les ennemis de l’émancipation nous livrent cette guerre sans merci ni pitié. L’égalité fait mal au cœur à ceux qui l’ont naguère si obstinément combattue et qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas eu encore le courage et le patriotisme d’accepter franchement et résolument les conséquences d’un fait accompli.

« Ainsi, c’est dans l’unique but de reconquérir leur domination et de ressaisir leurs privilèges abattus par la révolution, qu’ils cherchent à nous déconsidérer aux yeux de la France et de l’opinion publique, en évoquant contre nous le fantôme de l’anarchie et du socialisme.

« Si la loi sur la presse aux colonies a été votée spécialement en vue de conjurer l’immense danger de la guerre civile, c’est à coup sûr le moment d’en faire l’application aux