Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/31

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un grief énorme par le temps qui court. Elle a aussi fait preuve de reconnaissance, au péril même de ses intérêts, et au risque d’être mal comprise, mais les appétits de domination ; mais le fanatique espoir de renouveler Saint-Domingue. (Quelle dérision !) Mais l’idée d’expulser les blancs par le chômage et l’incendie sont autant d’accusations fausses, plus méchantes encore que stupides.

J’accomplis donc, comme un religieux devoir, la mission que mes concitoyens m’ont offerte, et que j’ai acceptée, de déclarer publiquement et solennellement à tous ceux qui liront ces lignes, que les mulâtres et les noirs français sont aussi bons citoyens que les blancs ; qu’on les calomnie odieusement dans un but insensé ; qu’ils ont, bien la conscience du juste et de l’injuste, et que rien, dans le passé ni dans le présent, ne justifie les craintes injurieuses répandues à leur égard dans les régions du pouvoir.

Puisqu’aucun désaveu, aucun blâme, aucune poursuite, n’ont arrêté le cours des excitations à la haine qui se publient, au mépris d’une loi récemment votée, il faut bien que la population calomniée fasse entendre la vérité.

Le prétendu complot de Marie-Galante et de la Guadeloupe n’a pas été trouvé par l’œil investigateur de la, justice régu-