Aller au contenu

Page:Schoelcher, Protestations des citoyens français nègres et mulâtres contre des accusations calomnieuses, De Soye et Cie, 1851.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

duite des hommes dont un journal de la Guadeloupe disait naguère : « La première cause qui s’oppose à la fusion des races aux colonies est la haine systématique de la classe de couleur contre la classe blanche ; la seconde est cette envie, cette jalousie qui ouvrirent la scène du monde par un fratricide de la race de couleur contre la race blanche. Les mulâtres n’ont jamais pu pardonner aux blancs la supériorité native de ceux-ci ! » (Commercial, 7 novembre 1849.)

Et les insensés qui introduisent ainsi leurs implacables passions de caste dans la famille immédiate d’Adam, les insensés qui poussent l’aberration de leurs préjugés jusqu’à faire de Caïn un mulâtre et d’Abel un blanc, parlent de la haine systématique des métis contre les caucasiens !

Nous demandons que l’on se rappelle l’adresse remise à M. Procope, nous demandons que l’on médite les paroles du conseil privé de la Guadeloupe, de M. Layrle, de M. Bayle-Mouillard, de M. Bruat et l’accusation de complot contre la classe blanche, dont ce dernier fut l’objet en même temps que M. Tracy, alors ministre ; on jugera alors ce qu’il faut penser de ceux que les mêmes accusateurs continuent à présenter comme des anarchistes, des incendiaires cherchant l’égalité dans la misère ; on jugera de ces calomnies inouïes