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élégant. Les quelques robes sont délicieuses. Les nombreux habits noirs, de coupe irréprochable, encadrent du linge fin.

Hector de Ryvère, jeune sous-officier de cavalerie, cause familièrement avec Georges Margeret, le fils du pétulant banquier de ce nom.

MARGERET. — E finita la comedia.

HECTOR. — Ce qui signifie ?

MARGERET. — Le mariage du vieux Mimyane avec la jolie Suzanne de Sabran est chose faite. Les signatures sont données, le notaire est passé premier, puis le maire, puis le prêtre, les trois fossoyeurs du bonheur… du bonheur d’être libre et d’aimer comme bon vous semble… Tout est parfait, Hector, et serait plus que parfait si le principal pouvait être accompli…

HECTOR, (souriant). — Il y a quelque chance ?…

MARGERET. — Mais oui, mais oui… Il y a des chances qu’un jour de grand vent l’obélisque tombe dans la Seine, que la basilique Dufayel troque avec le magasin du Sacré-Cœur-Montmartre et qu’Edmond Rostand « ait de nouveaux cheveux sur son crâne d’ivoire ».

HECTOR. — Donc, d’après toi, Mimyane ?…

MARGERET. — Oh ! après une noce pareille… ! Avant deux mois, le jeune marié de ce