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Hector s’éloigne en sifflant un air martial. Mme  de Ryvère fait asseoir d’Estinnes sur un canapé de rotin et, familièrement, elle prend place près de lui.

D’ESTINNES. — Pourquoi devez-vous dire à Suzanne ?

Mme  de RYVÈRE. — Dame, parce que c’est encore le meilleur moyen qu’elle le sache. Votre geste a été très beau et comme il faut… comme il a été nécessaire que Mme  de Mimyane vous aime…

D’ESTINNES. — Moi ?

Mme  de RYVÈRE. — Vous, mon cher d’Estinnes, bien que cela vous étonne. Il faut que Suzanne vous aime et tous les moyens, je les trouverai aussi excellents qu’honnêtes pour atteindre mon but. Je ne dis rien toutefois qui soit impossible. Je le répète, vous avez eu un beau geste, bien qu’un peu inutile, à ce qu’il paraît ; et les beaux gestes sont trop rares en ce siècle de veulerie pour ne point les révéler.

D’ESTINNES. — Vous me cachez le fond de votre pensée.

Mme  de RYVÈRE. — Écoutez, d’Estinnes. Je vous sais un bon terre-neuve, capable de tous les dévouements, de tous les sacrifices et, qui plus