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pendant toute une nuit… et une nuit pareille… deux jeunes gens beaux, ardents, au tempérament méridional, et qui pensent que n’arrivera pas… l’inévitable. Des fous, vous dis-je !… Des fous !… des fous !…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À Alger. Une chambre d’hôtel. Une chambre banale comme elles le sont toutes dans ces caravansérails cosmopolites que l’on nomme Palaces. Suzanne est assise sur une énorme valise. Debout, devant elle, et la cigarette aux lèvres, Hector se dresse de toute sa hauteur, le sourire goguenard et les mains dans les poches.

HECTOR. — Vous avez compris. J’en ai assez de l’Algérie et de ses danses du ventre. Nous reprendrons dès demain le paquebot pour l’Europe.

SUZANNE, (narquoise). — Vous avez décidé cela… tout seul ?

HECTOR. — Tout seul. Depuis que j’ai adressé ma démission au ministère de la guerre, je n’ai plus de maître.

SUZANNE. — Et depuis que je vous épousai, j’en ai un, moi, à ce qu’il paraît ?

HECTOR, (très froid). — À ce qu’il paraît.