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Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/103

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Monsieur Dumortier. — Viens, Antoine. Tu n’es pas de trop.

Madame Brayant. — Mon mari !

Monsieur Dumortier (regardant sa montre). — Il est six heures. Le train de Paris arrive aux Guillemins à sept. Conduis-y ta femme, bon ami, car dans ce train, mon fils Jean a fait asseoir ta fille, votre fille. Déjà la petite aperçoit peut-être les fumées de Liège, les tours de la cité natale… Allons donc, mes bons, mes fidèles… des parents comme vous doivent être à la gare pour recevoir celle qui rentre dans sa famille…

Madame Brayant (riant et pleurant à la fois). — Je vais revoir ma fille !

Monsieur Dumortier. — Je l’ai revue avant vous et lui ai parlé à Paris : ne m’en veuillez pas. C’est un peu pour la trouver et vous la rendre que je suis resté là-bas plus longtemps que vous…

Monsieur Brayant (ouvrant les bras). — Ma femme !…

Madame Brayant (s’y jetant, sanglotante cette fois). — Mon homme ! Que c’est donc bon de savoir pardonner… (Puis soudain, se redressant frissonnante.) Allons, viens… viens…