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Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/105

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je ne reconnais plus mon grand vilain appartement désert, depuis que j’y fis entrer un jour cette gentille petite fée qui range tout ici, qui donne à tout la gaîté et la lumière, qui fleurit les vieux meubles tout étonnés de se voir ainsi parés, et qui réjouit tout ce qui, jadis, était si triste, si triste… Au fond, c’est à vous que je dois tout ce bien-être… et me voici très égoïste, comme le sont tous les vieux…

Pauline. — Égoïste, vous, Monsieur Dumortier !…

Monsieur Dumortier. — Mais si, petite Pauline, mais si. Que tout est devenu beau ici depuis que, moi qui n’avais plus connu la joie depuis le départ de mon grand, je vous ai trouvée sur mon chemin et que vous vivez ici ainsi qu’il me l’a demandé. Et je tenais à vous dire tout cela aujourd’hui, Pauline…

Pauline. — Pourquoi aujourd’hui spécialement ?

Monsieur Dumortier. — Parce que c’est votre fête aujourd’hui, parce que si vous me fleurissez… si vous me cajolez… Tenez, chère enfant de mon cœur… tenez et prenez… (il va à l’armoire et y prend les cadeaux qu’il offre à Pauline)… ce sont les petits présents du vieux bourgeois. Ils ne sont ni somptueux ni de fort bon goût peut-être, mais je vous les offre de si bon cœur… de si bon cœur…