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Page:Schoonbroodt - Le retour de la petite bourgeoise, 1916.djvu/20

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Dix minutes plus tard, le digne pharmacien arrive devant les bureaux de l’Agence des Voyages Économiques. D’un air délibéré il en franchit le seuil et, pour se donner un air tout à fait parisien, il « fransquillonne » horriblement. Il frappe au guichet.

Monsieur Brayant. — Je viens pour retirer mes coupons… pour le train de Paris… de Paris, c’est bien ça. Vous m’entendez bien, mon ami ? (Mais l’employé, après avoir servi le client, s’est courbé à nouveau sur son registre aux angles de cuivre.) Trois coupons de seconde classe… ça y est. Alors, la réunion des excursionnistes, ce soir, en gare de Longdoz ?

L’employé (banal). — À huit heures précises.

Cet homme qui écrit agace horriblement notre pharmacien.

Monsieur Brayant (collant). — L’arrivée du train aura lieu le lendemain ?…

L’employé (agacé). — En gare du Nord, à cinq heures du matin.

Monsieur Brayant (tenace). — On aura bien ses aises, au moins, dans le train ?

L’employé (commençant à sourire). — Un wagon par famille, oui, monsieur.

Monsieur Brayant (satisfait visiblement de ce que l’autre lui ait donné la réplique). — Si tout va bien,