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Madame Ramelin (à Madame Dumortier). — C’est exquis, n’est-ce pas, chère madame, que ce tui pertuich ?…

Madame Brayant (renversée dans son fauteuil et les mains croisées sur son petit ventre rondelet). — Mais c’est nature, Madame Ramelin… C’est nature…

Monsieur Brayant. — C’est un poète qui a écrit les paroles.

Madame Ramelin. — Un poète observateur, Monsieur Brayant.

Madame Ramelin. — Et vous ne nous parlez pas de la chanteuse ? Elle a la voix divine, Madame Maria. On va souvent au théâtre pour ne pas entendre chanter aussi parfaitement.

Emerance (second couplet sur le même air) :

Puis, ils grandissent au nid.
Ils font leur ri pi pi pi.
Tui per tuich…
Tui per tuich…
Voilà tout ce qu’l’oiseau dit.

Monsieur Brayant (s’efforçant d’enlever son public). — Bravo !… Bravissimo, la prima dona !…

Et chacun d’applaudir bruyamment, heureux de voir arriver la fin du supplice pianistique. Monsieur Dumortier, réveillé en sursaut par ces cris de Peaux-Rouges, se met à crier à contretemps :