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Jean Dumortier. — Mais, Madame, il doit y avoir un buffet froid au foyer du théâtre.

Madame Dumortier. — Jean, vous ne dites que des bêtises. Vous savez bien qu’il n’est pas comme il faut d’aller boire quand on est au grand théâtre. On voit bien qu’à fréquenter chez Ruth, vous perdez toutes les habitudes de notre monde. Boire au buffet quand on est au théâtre… où donc avez-vous vu jamais cela et à quoi pensez-vous ?… Vous feriez mieux d’aider Mademoiselle Émerance à enlever ses galoches.

Jean. — Mais, avec plaisir, maman.

On s’aperçoit que le jeune homme a promis à sa mère d’être aimable et prévenant et qu’il fait de louables efforts pour tenir sa promesse. On se bouscule dans l’escalier sans clarté et on arrive à la porte de la chambre au moment même où Monsieur Brayant paraît sur le seuil. Le potard se souvient fort à propos d’une phrase de comédie. Il la sert, avec le geste.

Monsieur Brayant. — Eh ! voici nos belles théâtreuses. Entrez donc, chères mesdames. Il y a ici des sièges qui vous tendent les bras. J’ai toqué le feu en pensant à vous.

Madame Dumortier (enlevant ses mitaines). — Eh bien, on s’a plu ?