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Par la porte de la dite serre, porte qui s’ouvre de plain-pied sur le petit jardin, on aperçoit parfois les jeunes gens qui se promènent.

Nous devons encore, pour être complet, présenter Mademoiselle Pauline, une amie de classe d’Émerance Brayant, pauvre fillette que sa mère n’aime guère et que la nature n’a pas favorisée, car elle est plutôt laide. Elle est cependant naïve et bonne. Madame Brayant l’invite parfois pour servir de « repoussoir » à sa fille. C’est une coutume fort répandue chez les dames qui ont des jeunes filles à marier.

Il y a trois conversations : celle des messieurs, les fumeurs ; celle de leurs épouses, les crocheteuses, et celle de leurs enfants. Nous nous efforcerons de les débrouiller.

D’abord, dans le jardin.

Émerance. — Voulons-nous jouer aux jeux innocents ?

Pauline (un peu nice). — Je veux bien tout ce qu’on veut. Qu’est-ce qu’on joue ?

Émerance. — Au « pigeon vole ».

Hector — Jean, tu joues avec ?

Jean (sans enthousiasme). — Mais, pour ne pas me faire remarquer.

Pauline. — C’est moi qui dis… Marmite qui vole… poisson qui vole… mouche qui vole…

Émerance. — Un gage, Monsieur Jean. Vous avez levé le doigt à faux.

Jean. — Alors, qu’est-ce que je dois faire ?