Aller au contenu

Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74

Madame Dumortier. — Oh ! ne me parlez plus de ce mauvais garnement, Madame Ramelin ! Il vivait chez nous comme un coq en pâte ; et soudain, le voilà parti sans se préoccuper de sa mère, comme si elle était la dernière des dernières. Il nous a écrit souvent dans les commencements, mais je me suis opposée à ce que Monsieur Dumortier lui réponde et je lui ai renvoyé ses lettres sans les ouvrir… (Changeant le cours de la conversation.) Mais, vous ne me parlez pas des jeunes mariés… En avez-vous des nouvelles ?

Madame Ramelin. — J’ai acheté hier, au Grand Bazar, une belle berce d’osier doré avec des dentelles de Malines, en pur fil…

Madame Dumortier (mystérieuse). — Il y a du nouveau ?

Madame Ramelin. — On ne me le dit pas. Ma bru est trop bien élevée et trop décente pour me parler de ces choses-là… mais, après six mois de mariage, l’époque doit avancer, et comme je veux faire une surprise, la layette sera prête.

Madame Dumortier. — Votre fils habite toujours Bruxelles ?

Madame Ramelin. — Oui, chère Madame Dumortier. Il habite même tout à côté du palais de justice. On voit le monument par la fenêtre de son grenier…