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INTRODUCTION

vague de l’entendement. » (Critique de la raison pure, Étude de la méthode, 3e div. pr.[1])

§3. — Utilité de cet examen.

Si je réussis à démontrer que le principe qui fait l’objet de cette étude découle dès l’abord de plusieurs connaissances fondamentales, de notre esprit et non directement d’une seule, il en résultera que le principe de nécessité qu’il emporte avec soi comme, principe établi à priori ne sera pas non plus unique et partout le même, mais qu’il sera aussi multiple que les sources du principe lui-même. Cela étant, quand on voudra baser une conclusion sur ce principe, l’on sera tenu de spécifier bien exactement sur laquelle des diverses nécessités, formant la base du principe, la conclusion s’appuie, et de désigner cette nécessité par un nom spécial, comme je vais en proposer plus loin. Les discussions philosophiques y gagneront, je l’espère, en netteté et en précision ; pour ma part, je considère qu’en philosophie la plus, grande clarté possible, cette clarté que l’on ne peut obtenir que par la détermination rigoureuse de chaque expression, est la condition impérieusement exigée pour éviter toute erreur et tout risque d’être trompé avec préméditation : ainsi seulement, toute connaissance acquise, dans le domaine de la philosophie deviendra notre propriété assurée,

  1. «................., afin de pouvoir déterminer sûrement la part de chaque espèce de connaissance, à l'usage vagabond de l'entendement, sa valeur propre et son influence. » Crit. de la R. P., traduction de M. Tissot. Voir tome II, p. 542. (Paris, Ladrange, 1845.)