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ii. de la nature

deux faits différents objectivement connus, unis par le lien de la causalité ; il n’y a pas entre eux rapport de cause à effet ; ils sont une seule et même chose, donnée seulement de deux façons complètement différentes, ici de façon absolument immédiate, là dans la perception de l’intellect. Le mouvement du corps n’est rien d’autre que l’acte volontaire objectivé, c’est-à-dire entré dans la perception. Cela est vrai, nous le verrons, de n’importe quel mouvement, non seulement de ceux qui réagissent à des motifs, mais aussi des mouvements dits « involontaires », qui sont l’effet de simples excitants. Bien plus, le corps tout entier n’est rien d’autre que le Vouloir objectivé, c’est-à-dire devenu représentation.

Les résolutions de la volonté qui se rapportent à l’avenir ne sont que des délibérations de la raison sur un vouloir éventuel ; elles ne sont pas proprement des actes du Vouloir. L’exécution est la seule marque de la décision, laquelle, jusque-là, n’est qu’un dessein toujours modifiable et n’existe que pour la raison et in abstracto. C’est dans la réflexion seulement que vouloir et agir sont distincts ; dans la réalité les deux choses n’en font qu’une. Tout acte véritable et direct du Vouloir est aussitôt et directe-