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ii. de la nature

ce qu’elle est privée de connaissance ; car ce n’est pas dans le Vouloir, mais dans le Vouioir accompagné de connaissance que gît la faute. Toute plante nous parle ainsi, tout d’abord de son lieu natal, du climat de son pays, de la nature du sol où elle a poussé. Aussi l’œil le moins exercé reconnaîtra-t-il sans peine si une plante exotique nous vient de la zone tempérée ou de la zone tropicale, si elle croît dans l’eau, dans les marais, sur les montagnes ou sur la lande. D’autre part, chaque plante exprime encore le Vouloir particulier de son espèce, et nous dit quelque chose qui ne saurait s’exprimer dans aucun autre langage.


La lutte pour l’existence.

On peut trouver dans l’organisme des traces d’actions purement chimiques et physiques ; mais on ne pourra jamais expliquer l’organisme par ces actions ; et cela parce qu’il n’est en aucune façon un phénomène produit par l’action coïncidente de pareilles forces, c’est-à-dire un phénomène fortuit, mais bien une Idée d’ordre plus élevé, qui s’est assujetti ces forces inférieures par une assimilation victorieuse, et parce que le Vouloir unique qui s’ob-