de lui-même, que son Univers, en un mot, doit périr avec la mort ; et c’est pourquoi la mort équivaut pour lui à la fin du monde. Tels sont les éléments dont se forme l’égoïsme, sur la base du Vouloir-vivre, cet égoïsme qui, normalement, sépare toujours l’homme de son prochain comme par un fossé profond. S’il arrive qu’un être humain réussisse réellement à franchir ce fossé pour se porter au secours d’un autre, la chose fait l’effet d’un miracle qui excite l’étonnement et l’admiration,
Une fois qu’on a passé en revue les divers instincts anti-moraux auxquels obéit la nature humaine, on constate à quel point il est malaisé de découvrir chez l’homme un mobile assez puissant pour le faire agir contrairement à ses penchants les plus enracinés, ou qui — à supposer que l’expérience nous offre réellement des exemples de cette façon d’agir — nous en puisse fournir une explication qui ne soit ni insuffisante ni artificielle. C’est même là un problème si difficile que, pour lui trouver une solution à l’usage du grand nombre, on s’est vu partout obligé de recourir à l’appareil d’un monde