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v. morale et religion

que présentent les mystères du christianisme, et par suite les obstacles que celui-ci rencontre dans sa propagande, comme aussi les révoltes du pélagianisme ou du rationalisme moderne, qu’on voit s’appliquer, dans leur incapacité de saisir le sens profond de ces symboles, à une exégèse qui les supprime de la religion chrétienne et qui équivaut tout simplement à ramener celle-ci au judaïsme.


Sur le christianisme. Rationalisme et orthodoxie.

Le point central, le cœur du christianisme, c’est la doctrine de la Chute, du péché originel, de la corruption et de la condamnation de l’homme naturel, en même temps que du pardon obtenu par le sacrifice du Rédempteur et dont participent tous ceux qui croient en ce Rédempteur. Par là le christianisme s’affirme comme une religion pessimiste, en opposition complète avec le judaïsme optimiste, comme aussi avec le rejeton authentique de ce dernier, l’Islam, tandis qu’il s’apparente au brahmanisme et au bouddhisme.

Ce qui fait la différence essentielle entre les religions, c’est leur optimisme ou leur pessimisme ; ce n’est nullement de savoir si elles nous proposent