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vi. fragments divers

relle d’être subordonné. Nous serions débarrassés de la dame, ce monstre enfanté par la civilisation européenne et la sottise germano-chrétienne, avec ses prétentions ridicules au respect et à la vénération, et il n’y aurait plus que des femmes. Mais aussi il n’y aurait plus de femmes malheureuses, alors qu’aujourd’hui l’Europe en est pleine. Les Mormons ont raison.

Ce qui montre bien que les femmes sont destinées par nature à l’obéissance, c’est qu’aussitôt que l’une d’elles se trouve placée dans une complète indépendance, elle ne tarde pas à sortir de cette situation contraire à sa nature en s’attachant à un homme quelconque, pour qu’il la dirige et la domine, parce qu’elle a besoin d’un maître. Si elle est jeune, c’est un amant ; si elle est vieille, c’est un confesseur.


Des inconvénients de la supériorité intellectuelle.

Il faut être un novice bien naïf pour s’imaginer qu’on se fait aimer en société en s’y montrant intelligent et spirituel. Au contraire, on excite presque toujours par là chez les autres une rancune et un dépit d’autant plus amers que ceux qui les éprouvent