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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

mieux, nous ne pouvons seulement l’entrevoir dans une certaine mesure et comme de loin qu’encore au moyen d’analogies et de comparaisons.

L’analogie la plus proche, qui se présente à nous, de la façon dont se comporte ce pouvoir, nous est fournie par la téléologie de la nature : cette téléologie de la nature qui est l’utile se réalisant comme sans connaissance du but, surtout là où se manifeste l’utilité extérieure, c’est-à-dire l’adaptation utile entre des êtres divers, des êtres de différentes espèces, une utilité qui peut trouver place même dans le monde inorganique. Un exemple frappant d’utilité de cette sorte, ce sont les épaves si nombreuses que la mer amène dans les régions polaires complètement démunies d’arbres. Un autre exemple, c’est la circonstance que dans notre planète les continents ont plutôt été repoussés vers le Pôle nord, dont l’hiver, pour des raisons astronomiques, est plus court de 8 jours et est par suite beaucoup plus doux que l’hiver du Pôle sud. Cependant c’est encore l’utilité intérieure, l’utilité qui se manifeste sans doute possible au sein d’un organisme, cet accord surprenant, qu’il faut pour cela, entre la technique de la nature et son simple mécanisme, l’accord du nexus fi-