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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

1) D’abord la contradiction existante entre la liberté de la volonté en elle-même et la nécessité générale de tous les actes de l’individu.

2) Celle qu’il y a entre le mécanisme et la technique de la nature ou le nexus effectivus et le nexus finalis, ou entre l’explication purement causale de la nature et l’explication téléologique. (Voir là-dessus la Kritik der Urtheilskraft de Kant, § 78 et mon grand ouvrage t. II, ch. xxvi, p. 334–339, 3e édit., p. 379–387.)

3) Enfin la contradiction entre ce qu’il y a de manifestement accidentel dans tous les événements de la vie individuelle et leur nécessité morale ayant pour but le développement de cette vie et conforme à une certaine utilité transcendante de l’individu, en d’autres termes, en langage populaire, entre le cours de la nature et la Providence.

Notre façon de comprendre la possibilité de dissiper chacune de ces trois oppositions, bien que n’étant suffisamment claire pour aucune, l’est cependant plus pour la première que pour la seconde, mais presque pas du tout pour la troisième. Le fait cependant que nous comprenons, même d’une manière incomplète, que chacune de ces contradictions peut se résoudre, jette tout au moins quelque lumière