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PRÉFACE

la Magie ; il y a ceux dont le sens intérieur, débarrassé des liens de l’Espace et du Temps, voit le distant, voit l’avenir et le passé ; il y a ceux qui ont accès auprès des morts et auprès des dieux : il y a le sorcier, le nécromancien, l’illuminé, le voyant, la sybille, la Pythie, Phébus Apollon, dont la traînée lumineuse remplit tout le ciel antique en attendant que se lève cet autre Astre plus éclatant encore, venu d’un Ciel plus lointain, notre Astre, le Christ. Tout devient alors, dans l’histoire, compréhensible au lieu qu’auparavant tout était incertitude et ténèbres.

Ce fait d’une importance capitale : le rôle si considérable de la Divination et de l’Oracle dans l’histoire antique, ce rôle auquel ont été consacrés tant et de si volumineux ouvrages ; que tous les historiens, je dis les plus grands, ont bien dû reconnaître sans pouvoir l’expliquer ; qui a fait verser des flots d’encre et suscité tant d’hypothèses et d’explications aussi ingénieuses qu’éphémères ce rôle, dis-je, de la