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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

plus immédiats perçus seulement par l’organe du rêve ; et qu’il est tenu compte de la manière la plus rapide et, comme ne pourrait le faire aucun homme éveillé, des obstacles qui s’offrent pour atteindre ainsi le but plus habilement poursuivi. Mais maintenant les nerfs moteurs sortent de la moelle épinière qui, par la medulla oblongata, est reliée au cervelet, le régulateur des mouvements ; lequel à son tour l’est au cerveau proprement dit, le lieu des motifs qui sont les représentations : par quoi il est alors possible que les mouvements s’adaptent avec une promptitude instantanée aux perceptions les plus fugitives.

Mais si les représentations, qui doivent déterminer les mouvements à titre de motifs, sont transportées dans le plexus ganglionnaire intestinal, qui ne peut avoir qu’indirectement de rares, difficiles et indirectes communications avec le cerveau (c’est pour cela qu’à l’état de santé nous ne savons rien de l’activité et de l’œuvre si considérable et si incessante de notre vie organique) ; comment les représentations qui auraient là leur siège pourraient-elles, et cela avec la rapidité de l’éclair, servir à guider les pas du promeneur nocturne si exposé[1] ? — Enfin sur ce point

  1. Il est digne de remarque, en ce qui touche l’hypo-