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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

épais de peau, de graisse, de muscles, de péritoine et de viscères, tout à fait soustrait aux impressions de la lumière. Quand donc la plupart des somnambules (de même van Helmont dans les passages cités par plusieurs de l’Ortus medicinæ), (Lugd. bat. 1667, demens idea, § 12, p. 171) disent que leur pouvoir de vision et de pensée se transporte dans la région du ventre, nous ne devons pas admettre cela comme quelque chose d’objectivement certain : d’autant moins qu’il y a des somnambules qui le nient formellement : par exemple la bien connue Auguste Müller de Karlsruhe déclare (dans la relation qui a été faite sur elle, p. 53 et suivantes) que ce n’est pas avec le creux de l’estomac qu’elle voit, mais avec les yeux. Elle dit cependant que la plupart des autres somnambules y voyaient avec le creux de l’estomac. Et à la question : « La faculté de penser peut-elle passer au creux de l’estomac ? » elle répond : « Non, mais bien la faculté de voir et d’entendre. » À cela correspond la déclaration d’une autre somnambule, dans l’Archiv de Kieser, t. X, partie 2, p. 154, qui à la question : « Penses-tu avec ton cerveau tout entier ou seulement avec une partie de ton cerveau ? » répond : « Je pense avec le cerveau tout entier et je suis très fati-