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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

On pourrait cependant modifier l’hypothèse que nous examinons ici en ce sens qu’on admettrait que le plexus ganglionnaire intestinal ne serait pas lui-même le sensorium, mais jouerait seulement le rôle des organes extérieurs, donc des organes des sens réduits ici en tout cas à la complète impuissance, conséquemment recevrait les impressions du dehors qu’il livrerait au cerveau ; lequel, travaillant ces impressions conformément à sa fonction, en tirerait et construirait les formes du monde extérieur, tout comme autrement elle les tire et construit avec les sensations des organes des sens. Seulement encore ici se représente la difficulté de ce transport, rapide comme l’éclair, des impressions au cerveau, le cerveau si complètement isolé de ce centre nerveux intérieur. Ensuite le plexus solaris par sa structure est aussi impropre à faire un organe de la vue et de l’ouïe qu’un organe de la pensée ; et outre cela encore il est, par un mur

    une activité du cerveau, qui ne s’étend pas au cervelet. Ce dernier, conséquemment, continue à rester dans la rigidité du sommeil, complètement inactif, et ne peut remplir sa fonction qui est d’agir comme régulateur des mouvements des membres sur la Medulla. C’est pour cela que les ordres les plus pressants du cerveau restent inexécutés ; de là notre angoisse. Le cerveau vient-il à bout de cet isolement, et vient-il à maîtriser le cervelet, on a alors le somnambulisme.