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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

tiseur, une chose est certaine, c’est qu’elle consiste à suspendre les fonctions animales. La force vitale est détournée du cerveau, qui est un simple pensionnaire ou un parasite de l’organisme, ou plutôt refoulée vers la vie organique, qui est sa fonction primitive, parce qu’alors c’est sa présence sans partage, et son action, qui est exigée là comme celle de la vis medicatrix. Mais, à l’intérieur du système nerveux, donc du siège exclusif de toute vie sensible quelconque, la vie organique est représentée par les organes qui règlent et dominent ses fonctions : les nerfs sympathiques et les ganglions. Par suite on peut considérer tout ce procès comme le refoulement de la force vitale du cerveau vers ces derniers, mais en même temps aussi, d’une manière générale, considérer les deux organes comme des pôles s’opposant l’un à l’autre : le cerveau avec les organes du mouvement qui s’y rattachent comme le pôle positif et conscient, les nerfs sympathiques avec leurs ganglions comme le pôle négatif et inconscient. En ce sens se laisserait alors formuler, sur ce qui se passe dans le magnétisme, l’hypothèse suivante : supposons qu’il y ait action du pôle cérébral (donc du pôle des nerfs extérieurs) du magnétiseur sur le pôle