Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
197
ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

n’opposent plus d’infranchissables limites à la communication des pensées et à l’action immédiate de la volonté ; en sorte que des changements se produisent par une toute autre voie que celle de la causalité physique et de l’enchaînement des causes secondes, notamment par un simple acte de volonté posé d’une façon spéciale et par cela agissant en dehors de l’individu. D’après cela le caractère propre de tous les phénomènes animaux, dont il est question ici, visio in distans et actio in distans se manifeste aussi bien relativement au temps que relativement à l’espace.

Disons-le en passant, la véritable notion de l’actio in distans est celle-ci : que l’espace entre celui qui agit et le patient, plein ou vide, n’a absolument aucune influence sur l’action, mais que c’est une chose parfaitement indifférente que cet espace soit d’un pouce ou représente des billions de fois l’orbite que décrit Uranus. Donc, si l’action s’affaiblit avec l’éloignement, c’est, ou bien qu’une matière remplissant déjà l’espace a à la propager et par suite, par l’effet de sa réaction constante, l’affaiblit dans la mesure de cet éloignement ; ou bien que la cause elle-même consiste dans un courant matériel, qui va se répandant dans l’espace et devient