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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

d’autant moins consistant qu’il se continue plus loin. Au contraire l’espace vide ne peut d’aucune façon faire obstacle et affaiblir la causalité. Là où donc l’action va décroissant dans la mesure où l’on s’éloigne du point où elle a sa cause initiale, comme l’action de la lumière, de la gravitation, du magnétisme, il n’y a pas d’actio in distans ; et il y en a tout aussi peu là où cette action est seulement retardée par l’éloignement. Ce qui se meut dans l’espace c’est, en effet, uniquement la matière ; c’est donc la matière qui devrait nécessairement être le véhicule d’une telle action, et conséquemment n’agir que quand elle est présente, donc que par contact, — donc pas in distans.

Au contraire les phénomènes dont il est question ici, et que nous avons considérés comme des branches d’un même tronc, ont, comme nous l’avons dit, pour caractères spécifiques l’actio in distans et la passio a distante. Mais par cela même ils sont pour nous, comme nous l’avons déjà dit, une confirmation de fait aussi inattendue que certaine de la théorie fondamentale de Kant, de l’opposition du phénomène et de la chose en soi, et de l’opposition entre elles des lois qui s’appliquent à chacun d’eux. La Nature, avec son