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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

façon quelconque tout ce qu’il voit, tout au moins à y introduire un certain ordre et même à prêter aux choses avec son langage ses propres pensées. C’est ainsi que les enfants font dialoguer entre elles les choses inanimées. Conséquemment, c’était la voyante elle-même qui, sans le savoir, était le souffleur de ces formes apparaissantes ; et sa force d’imagination était une manifestation de cette activité inconsciente, par laquelle, dans le rêve ordinaire et insignifiant, nous imprimons aux choses une direction, nous les ajustons entre elles, trouvant même parfois prétexte à cela dans les circonstances objectives, accidentelles qui peuvent se produire : par exemple une gêne ressentie au lit, un bruit venu de dehors, une odeur, lesquelles choses suffisent pour nous faire rêver de longues histoires. Pour l’explication de cette dramaturgie de la voyante, qu’on voie dans l’Archiv. de Kieser, t. XI, 1re partie, p. 121, ce que Bende Bendsen raconte de sa somnambule, à laquelle apparaissaient parfois, dans le sommeil magnétique, ses connaissances encore en vie, auxquelles elle tenait alors de longs discours. On lit : « Dans les nombreuses conversations qu’elle tenait avec les absents, ce qu’il y a de plus caractéristique,