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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

physik ». Cette conception spiritualiste donc, qui consiste à admettre une substance immatérielle et cependant mobile dans l’espace et en même temps, à la manière de la Matière, agissant sur les corps, donc sur les sens, il faut tout à fait, si on veut se faire une juste idée des phénomènes en question, la mettre de côté ; et, au lieu de se placer à ce point de vue, se placer au point de vue idéaliste, d’où ces choses se présentent à nous sous un tout autre jour, et d’où nous pouvons juger tout autrement du possible et de l’impossible. Nous mettre à même de faire cela, c’est là justement le but du présent mémoire.

9) Le cas qui s’offre, en dernier lieu, à notre considération serait maintenant celui où l’action magique, décrite dans le numéro précédent, pourrait être exercée même encore après la mort : ce qui ferait qu’il y aurait proprement apparition d’esprit résultant d’une action directe de la personne défunte, donc, jusqu’à un certain point, présence réelle personnelle d’un individu déjà mort, sur lequel, de son propre gré, il serait permis de réagir. Nier a priori la possibilité du fait et le tourner en dérision, comme on le fait d’ordinaire, dans le camp opposé, ne peut avoir d’autre base que la conviction que la mort est la fin