Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
266
MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

dernes, aient lu ces écrits anciens, rares et en langue latine. Parmi les arguments, qui tendent à prouver la réalité de ces apparitions d’esprits, il faudrait citer aussi le ton d’incrédulité, avec lequel les rapportent de seconde main les lettrés à qui nous devons ces récits. D’ordinaire, en effet, on y sent tellement une impression de contrainte, d’affectation et de gêne hypocrite qu’on sent transpercer la croyance secrète qui se cache derrière. — Je veux à cette occasion attirer l’attention sur une histoire d’esprit, d’une époque toute récente, qui mérite d’être étudiée avec plus de soin et mieux connue qu’elle ne l’est, racontée comme elle a été par une plume très maladroite dans les Blättern aus Prevorst : 8e recueil, p. 166. Et il y a à cela une double raison : parce que les déclarations relatives à ces faits ont été consignées dans des procès-verbaux judiciaires ; et ensuite pour cette circonstance du plus haut intérêt que l’esprit qui apparaissait, pendant plusieurs nuits, ne fut pas vu par la personne à laquelle il avait affaire et devant le lit de laquelle il se tenait, cette personne dormant ; mais simplement par deux de ses compagnons de prison, et plus tard enfin pour la première fois, par la personne elle-même, qui en fut