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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

trouvent pas facilement réunies. Il suit encore de cette conception que, si nous déclarons que les faits contenus dans la Voyante de Prévorst et les écrits tout voisins de Kerner, tous deux les recueils d’apparitions d’esprits les plus sérieux qui aient été imprimés ; si nous déclarons que ces faits ne sont pas purement subjectifs, simples ægri somnia ; si d’autre part nous ne nous contentons pas de voir là, comme nous l’avons expliqué plus haut, des faits de retrospective second sight, à la muette procession desquels, dumb shew, la voyante aurait ajouté le dialogue de son propre fonds ; mais si nous voulons, au contraire, voir à la base de ses faits une action réelle des défunts, — alors, cependant, l’ordre si révoltant d’absurdité, si bassement stupide, qui se dégage des indications et de l’attitude de ces esprits, n’acquiert nullement par là de fondement réel objectif, mais doit être exclusivement mis au compte du mode de sensibilité et d’intellect, — mis en jeu, il est vrai, par une influence extra-naturelle, mais restant toujours fidèle à lui-même, — de la voyante au plus haut degré ignorante, et toute confite dans les croyances du catéchisme.

En tous cas, en principe, et à voir directement les choses, une apparition d’esprit n’est