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MAGNÉTISME ANIMAL ET MAGIE

On trouve encore, parmi ceux qui ont parlé de la magie, Joh. Bapt. van Helmont qui s’est donné beaucoup de peine pour réduire le plus possible le rôle du diable dans la magie, au profit de la volonté. Du grand recueil de ses œuvres, Ortus medicinæ, j’extrais quelques passages en les rapportant chacun à l’écrit particulier où ils se rencontrent.

Recepta injuria, § 12. Lorsque l’ennemi de la nature (le diable) ne peut pas par lui-même venir à bout de ses fins, il suscite dans l’âme de la sorcière l’idée d’un violent désir, d’une forte haine, de manière, en recourant à ces moyens spirituels et libres, à transporter en elle son propre vouloir, ce vouloir par lequel il prétend nuire[1]. Dans ce but,

    confictis excantationibus adhibent ignaræ mulieres, quibus persuadent, recitatis magnâ cum devotione aliquibus preculis, statira effici fascinum, quare credulæ ex intimo cordis effundunt excantationes, atque ita, non vi verborum, neque caracterum, ut ipsæ existimant, sed spiritibus (sc. vitalibus et animalibus) fascini inferendi percupidis exsufflatis proximos effascinant. Hinc fit ut ipsi Necromantici, in causa propria, vel aliena, si soli sint operarii, nihil unquam mirabile præstiterint : carent enim fide quæ cuncta operatur. — Addition à la 3e édition.

  1. « Der Tenfel hat sie’s Zwar gelehrt ; Allein der Teufel Kann’s nicht machen. » Faust, v. 121.

    Le diable l’a instruite sur ce point ; mais le diable ne peut pas faire lui-même. — Addition à la 3e édition.