Page:Schopenhauer - Pensées et Fragments, 1900, trad. Bourdeau.djvu/148

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respect et à l’honneur ; plus de dames, mais aussi plus de ces malheureuses femmes, qui remplissent maintenant l’Europe ! —

… Il est évident que la femme par nature est destinée à obéir. Et la preuve en est que celle qui est placée dans cet état d’indépendance absolue contraire à sa nature s’attache aussitôt à n’importe quel homme par qui elle se laisse diriger et dominer, parce qu’elle a besoin d’un maître. Est-elle jeune, elle prend un amant ; est-elle vieille, un confesseur[1].




Le mariage est un piège que la nature nous tend. — (M. 335.)




L’honneur des femmes, de même que l’honneur des hommes, est un « esprit de corps »[2] bien entendu. Le premier est de beaucoup le plus important des deux ; parce que dans la vie des femmes les rapports sexuels sont la grande affaire. — L’honneur pour une jeune fille consiste dans la confiance qu’inspire son innocence, et pour une femme dans sa fidélité à son mari. Les femmes attendent des hommes et exigent

  1. « Point de jeune femme sans amant : point de vieilles dévotes sans un directeur. » Voltaire Dictionnaire philosophique art. Dévot. — Schopenhauer ne cite pas ici Voltaire.
  2. « Les femmes font cause commune ; elles sont liées par un esprit de corps, par une espèce de confédération tacite, qui, comme les ligues secrètes d’un État, prouve peut-être la faiblesse du parti qui se croit obligé d’y avoir recours. »
    Chamfort.

    Schopenhauer n’a pas cité cette pensée de Chamfort.