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Page:Schopenhauer - Philosophie et philosophes (éd. Alcan), 1907.djvu/75

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s’agit ici de progres réels de la connaissance humaine. Son propre avortement est bientôt a son tour l’objet du meme honneur, et nous savons que nihil officiosius, quam quum mutuiini nnuli scahunt’. Tant de cerveaux ordinaires qui se croient obligés, de par leurs fonctions et leur métier, de jouer un rôle que la nature avait le moins songé a leur assigner, et a rouler des fardeaux qui exigent les épaules de géants intellectuels, offrent vraiment un bien pitoyable spectacle. Entendre chanter une personne enrouée, voir danser un paraly-tique, cela est pénible ; mais surprendre une tete bornée en train de philosopher, la chose est insupportable. Pour dissimuler leur manque d’idées réelles, beaucoup s’abritent derriere un appareil imposant de longs mots composés, de phrases creuses embrouillées, de périodes a perte de vue, d’expressions nouvelles et inconnues, toutes choses dont le mélange donne un jargon d’aspect savant des plus difficiles a comprendre. Et, avec tout cela, ils ne disent rien. On n’acquiert aucune idée, on n’accroît aucunement sa connaissance, et l’on doit se contenter de dire en soupirant : « J’entends bien le claquet du moulin, mais je ne vois pas la farine. » Ou bien l’on ne constate que trop clairement quelles idées pauvres, communes, plates et rudimen-taires, se dissimulent derriere l’ambitieux pathos. Oh ! si l’on pouvait incu_ lquer a ces philosophes pour rire une notion-du sérieux~~t~out’â~ë âvec lequel le’probleme de 1’ëxistenee°s émpare du penseur et l’ébranle jusqu’au plus proiÔri"tfi-de son etre ! Alors ils ne pourraient plus etre des philosophes pour