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Page:Schopenhauer - Sur la religion, 1906.djvu/210

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Quand, dans un songe pénible et épouvantable, l’angoisse a atteint son point culminant, elle nous éveille d’elle-même, et toutes les horreurs de la nuit s’évanouissent. La même chose arrive dans le songe de la vie, quand l’anxiété parvenue à son degré suprême nous pousse à en briser le fil.

Le suicide peut être regardé aussi comme une expérience, une question que l’on pose à la Nature et à laquelle on veut forcer celle-ci à répondre. Cette question, la voici : quel changement l’existence et la connaissance de l’homme éprouvent-elles par la mort ? Mais c’est une expérience maladroite. Elle abolit en effet l’identité de la conscience, qui devrait recevoir la réponse.